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Biais de confirmation

Les biais sont omniprésents. Dans cet article, nous verrons comment le biais de confirmation peut nous porter préjudice lors de nos prises de décision.

Biais de confirmation

Qu'est-ce que les biais cognitifs ?

Premièrement, il est important de rappeler que le cerveau humain perçoit en permanence des stimuli sensoriels qu’il traite de manière quasi instantanée, consciemment ou inconsciemment. Comme vous pouvez vous l’imaginer, cela fait beaucoup (beaucoup !) d’informations. Pour simplifier le traitement de ces informations, le cerveau met donc en place des sortes de raccourcis. Bien pratique dans la majorité des cas, cela économise de précieuses ressources cognitives. Mais cela amène également à des erreurs de jugement qui sont tout aussi automatiques qu’insidieuses. Ces raccourcis se nomment des heuristiques, et les erreurs de jugement qui en résultent se nomment des biais [1].

Le biais de confirmation

Aujourd’hui, pour commencer cette série d’articles, je vous présente la star des biais socio-cognitifs : j’ai nommé le biais de confirmation. Ce biais est associé au raccourci suivant : “l’utilité d’une croyance prime sur la véracité ou la fausseté de son objet.” [1] Daniel Todd Gilbert, psychologue et auteur de Et si le bonheur vous tombait dessus, illustre ce biais de la façon suivante : « quand la balance de notre salle de bains nous indique la mauvaise nouvelle, nous descendons et remontons de suite, juste pour être certain que nous n’avons pas mal lu l’écran ou mis trop de pression sur un pied. Mais quand elle indique une perte de poids (le Saint Graal !), ça nous met de bonne humeur pour le reste de la journée. En acceptant d’office les preuves quand cela nous arrange, et en insistant plus dans le cas contraire, on fait subtilement pencher la balance en notre faveur. » [2] Alors que nous dit cette anecdote ? Tout simplement que nous avons tendance à rechercher, à interpréter, à privilégier et à mémoriser les informations qui confirment nos idées préconçues, nos envies ou nos propres hypothèses. Dans la même idée, nous avons également tendance à accorder moins de poids aux idées qui vont contre nos idées. En conséquence : nous voyons bien souvent dans une situation ou un objet ce que nous voulons percevoir [3].

Cas d'études

Imaginons que vous souhaitiez approfondir une thématique sur un sujet en consultant plusieurs publications scientifiques. Parmi ce lot de publications, certaines vont plutôt dans le sens de vos croyances, ou de vos à priori. A l'inverse, d'autres s'éloignent de vos croyances et contredisent votre point de vue. Et bien, il y a fort à parier que vous donniez plus de crédibilité et de poids à celles qui confortent vos croyances.

A l'inverse, il est probable que vous trouviez des points négatifs ou des éléments discréditant la qualité ou la crédibilité des publications scientifiques s'opposant à vos convictions. Il en va de même pour un chef de projet. Imaginons que lors d'un développement produit, plusieurs orientations ou solutions s'ouvrent à lui et qu'il faille choisir une solution. En général, le chef de projet aura toujours une solution préférée et basée sur sa subjectivité. Il aura donc tendance à chercher des éléments et des arguments pour conforter, défendre et appuyer la solution qui lui tient personnellement à cœur. C'est précisément pour cette raison, qu'il est préférable d'isoler parfois un chef de projet sur certains travaux de synthèse ou de travailler plutôt collectivement. Voir notre article sur les tests en triple aveugle.

Enfin, prenons l'exemple d'un test utilisateur. Imaginez ce qui se passe si je laisse apparaître la marque lors d'un test produit. Les testeurs ayant une bonne opinion de cette marque auront ainsi tendance à rechercher les informations qui vont confirmer cette opinion, à savoir les qualités de la marque. Et inversement, bien sûr, pour les personnes ayant une opinion négative de la marque ! Nous comprenant aisément, au travers ces quelques exemples, que les biais peuvent être très dommageables pour la qualité des études, et discréditer complètement les résultats d'une campagne de tests.

Sources et liens en relation avec l'article

[1] Boutang, J., & De Lara, M. (2019). LES BIAIS DE L'ESPRIT - COMMENT L'ÉVOLUTION A FORGÉ NOTRE PSYCHOLOGIE. Odile Jacob.Ut gravida eu nibh non gravida. Aenean vel ex vulputate, porta diam ut, tempus velit. Dignissim, justo ac blandit pellentesque, lectus sapien sagittis sapien.

[2] Gilbert, D.T., & Sabard, M. H. (2007). Et si le bonheur vous tombait dessus. Broché.

[3] Larivée, S., Sénéchal, C., St-Onge, Z., & Sauvé, M. R. (2019). Le biais de confirmation en recherche. Revue de psychoéducation, 48(1), 245-263.